2.5.25. Pour l'instant, j'apprends les assemblages à partir de mes stocks de tissus faits main, pour en faire un panneau mural.
Pour l'instant, j'apprends les assemblages à partir de mes stocks de tissus faits main, pour en faire un panneau mural. Qu'un jour noir, j'appellerais le mur des lamentations, car certains de ces tissus sont des ratages ;) C'est un tournant dans mon travail qui se limitait jusqu'ici à la technicité. Je risque de retrouver mes pas d'essais en peinture il y a vingt ans.
Ma copine Marie, peintre et tisserande, m'invite à faire quelque chose d'autre que des torchons, des vestes ou petits pulls d'été avec tous mes tissés main en coton et soie. Elle est très douée en upcycling et en broderie, jugez-en sur son compte instagram:
J'ai déjà relayé son travail par ailleurs sur ce blog.
Je vois souvent ses évolutions lorsque je vais travailler au potager partagé, qui est chez elle. Je vois donc ses broderies en cours: impossible d'imaginer ce qu'elle va tirer d'un vieux tissu récupéré des années '50 et broder. Au début, je n'ose dire que je n'y vois goutte. Quand le final est prêt, la chanson est toute différente: "mais c'est une spllllendeur!". ça, c'est de l'art, ma parole: Marie transmute les objets.
Bref.
J'ai réuni tous mes bouts ou pans de tissus qui n'ont pas encore été transformés en sacs ou vestes: en majorité des cotons, en partie des soies. Quasi tous à base de fils teints en teintures naturelles chez moi.
Hier, elle m'a appris à composer un panneau mural, patiemment, bout par bout. Comme un tableau. On a sélectionné par camaïeu de tons. On a travaillé sur la pelouse au soleil, la surjeteuse à côté de nous: posé et plié les tissus selon l'harmonie qui sonnait le mieux, puis mesuré et surjeté, épinglé, puis faufilé à la main. On ne le voit bien qu'étalé sur son panneau de travail, dans son atelier, voir la photo en milieu de page.
On a intégré le pan de tissu 395, en système Trio d'Alice Schlein, dans ce grand panneau mural, finalement. Ce ne sera donc pas un petit pull à courtes manches. On y voit mieux les blocs, tant mieux:
Il ne reste plus :
Je garde comme horizon un système simple, que je pratique aussi au jardin pour sa part esthétique: lorsqu'il y a fouillis, il faut qu'on sente ou voie une structure (exemple des jardins à l'anglaise: foisonnement cadré de buis). Je vais essayer de m'y tenir...
Pour faire du couching, j'ai collé un bout de paille sur la machine à coudre, bout qui guide le ou les fils épais que je surpique en les glissant sous le pied:
En zigzag léger, pour ne pas finir en impression de point de bourdon.
L'avantage du couching machine par rapport à la broderie manuelle: ce fil de surpiquage peut facilement être coupé, la ligne disparaît vite. Si mon essai est erroné, je peux facilement le démonter. En revanche, découdre un travail de broderie d'une heure demande plus de courage!
Un premier essai me donne ceci, sur le final cousu et repassé - pendu à la rambarde du premier étage chez nous. Je souhaite qu'on devine une profondeur le long des axes déjà existants:
En gros-plan ci-dessous: le fil ivoire est "couché" (soie monobrin épaisse); les chainettes et les points rouges sont faits à la main, du même fil soie monobrin. Je vise des lignes droites en couching et des plus floues en broderie manuelle, dont je ne connais et n'utilise que quelques points, d'ailleurs.
J'ai testé des chainettes larges, pour qu'elles ne fassent pas trop rikiki sur ce grand panneau:
Je viens de terminer un projet sur papier, me basant sur les divisions en tiers: j'y reproduits une spirale comme je les aime, que je marquerai en chainette ou en couching. Spirale comme celle qu'on retrouve dans "la vague" de Hokusai, excusez du peu. Les ajouts courbes devront être alignés sur cette ligne, sans la remplir bien sûr. On ne la verra pas, ce ne sera pas une longue ligne, mais on devinera des points. Enfin, "je" devinerai la courbe puisque je suis la seule à l'avoir conçue.
Je suis très tentée de faire un cercle en couching, comme montré en vidéo dans mon billet sur les broderies.
J'ai terminé le projet en couching et quelques points de broderie; j'ai fini les bords. J'ai brodé comme une novice, avec des fils avec des points simples. Fil de soie épais, monobrins, soit teinture du commerce soit mes teintures naturelles. J'ai coupé des ronds dans un tissage en soie et appliqué avec la soie monobrin:
Finitions des bords? Marie me déconseille de rajouter un pan de tissu sur le pourtour. J'ai donc fini avec un simili-sashiko. Gauche et droite: ce sont des lisières de tissage, pas de souci. Finition du haut et du bas:
Yapluka coudre un scotch sur l'ourlet du haut, coller un autre sur une languette de bois; et pendre au mur. Premier essai avec punaises:
C'était une belle expérience, je me suis amusée. C'est plus fort que moi, j'aime faire des choses pratiques avec mes tissus, mais j'ai promis à Marie que cela resterait un pan mural. Et les dieux dirent que c'était bon.